Echelle mobile des salaires, une solution au maintien du pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires ?

 

L’échelle mobile des salaires est une indexation de tous les salaires du secteur privé et public en fonction de l’augmentation des prix, afin de conserver le pouvoir d’achat des salariés face à l’inflation. Elle est communément appelée : indexation automatique des salaires.

Cette mesure avait été mise en place par le gouvernement d’Antoine Pinay en 1952 et fut supprimée par le gouvernement Mauroy en 1982, un comble pour les soi-disant défenseurs des travailleurs.

Cet abandon de l’indexation automatique entraîne une baisse généralisée des salaires des secteurs public et privé que les organismes officiels de référence quantifient à 21 % depuis les années 2000.

Pour être concret, prenons l’exemple d’un employé qualifié débutant qui gagnait l’équivalent de 2,3 fois le SMIC en 1980, en 2022, il est rémunéré à 1,2 fois le SMIC.

Face à une inflation officielle de 6 % par an , de 16 % sur les produits alimentaires et de 19 % sur l’énergie, le rétablissement de cette échelle mobile des salaires pourrait être une solution. Contrairement aux arguments des économistes libéraux, ce dispositif ne contribuerait pas à l’augmentation de l’inflation. Inflation qui a pour origine la spéculation financière sur l’ensemble des matières premières et des produits de première nécessité.

Il convient de constater que le partage des richesses a évolué en faveur des profits au détriment des salaires ; la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé de 10 % en 30 ans.

A l’heure où bon nombre de français des classes populaires et moyennes éprouvent les plus grandes difficultés à se nourrir, le rétablissement de l’échelle mobile des salaires pourrait être un levier important pour lutter contre l’appauvrissement et le déclassement de la France qui travaille.

Concrètement, il convient d’appliquer à tous les salaires ce qui se pratique pour le SMIC à l’intérieur de chaque branche professionnelle et de la grille indiciaire de la fonction publique.

Il n’apparaît pas normal que les premiers de cordée et l’ensemble des salariés payent la facture d’une inflation orchestrée par les financiers et autres spéculateurs.

Dans le même temps, il est impératif de préserver le pouvoir d’achat des retraités mis à mal, dans un premier temps, par le gouvernement Ayrault, puis par les mesures iniques prises par le gouvernement d’Édouard Philippe.

Tous les retraités doivent retrouver la revalorisation intégrale de leurs pensions, à minima, au niveau de l’inflation avec des modalités négociées par les partenaires sociaux, devant retrouver les fondamentaux du syndicalisme conformes à la Charte d’Amiens.

En cette période de précarité croissante subie par nos concitoyens, il est fondamental de s’inspirer de cette citation de John Rawls : « La justice est la première vertu des institutions sociales car un système est juste si l’ensemble de ses règles est à l’avantage de tous les citoyens et non pas seulement d’une partie de ceux-ci. ».

Ainsi, je tiens à ouvrir ce débat, le rétablissement de l’échelle mobile des salaires est-elle une mesure qui peut permettre de maintenir le pouvoir d’achat selon vous ?

 

Pascal BLAISE

Conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté

Délégué national aux fédérations en charge du Nord de la France