Pendant 3 décennies, en qualité de responsable syndical, j’ai connu de nombreuses réformes sur les retraites.

Ces dernières ont toutes été mises en place dans un esprit comptable, sans tenir compte de l’humain, de la réalité de l’entreprise et de la spécificité de certains métiers.

Certains technocrates politiques ont bien essayé de retenir des critères de pénibilités mais ils ont construit « une véritable usine à gaz », inefficace et ingérable dans laquelle personne ne s’y retrouve et qui maintient trop d’injustices.

Ces réformes ont eu un seul objectif : reculer l’âge légal de départ à la retraite. Elles ont oublié que le système des retraites devait porter un idéal de société depuis le Conseil National de la Résistance, fondé sur le mérite et la reconnaissance du travail de celles et ceux qui faisaient la richesse e la France.

Hélas, en augmentant l’âge de la retraite, l’effort a toujours été concentré sur les métiers les plus difficiles, commencés plus jeunes.

Pire, ce recul de l’âge de départ à la retraite n’a pas été accompagné des mesures concrètes indispensables pour le maintien des plus de 50 ans dans l’emploi. Par exemple, il aurait fallu renforcer la formation tout au long de la vie des salariés qui effectuent un travail manuel avec des pénibilités afin d’éviter le licenciement pour inaptitude physique. Mieux encore, il aurait fallu proposer des reclassements vers un autre métier adapté aux restrictions physiques.

Dans ma carrière, j’ai aidé et accompagné des dizaines d’ouvriers sans qualification, licenciés pour inaptitude ou « trop vieux », qui se sont retrouvés demandeurs d’emplois et dans la précarité. Situation inhumaine !

Force est de constater que dans les grandes entreprises, très peu de mesures ont été prises pour le maintien des seniors dans l’emploi. Pour les plus petites (TPE, PME), c’est malheureusement difficile, même quand elles le souhaitent.

Le résultat de cet échec est connu : aujourd’hui, avec un départ à l’âge légal à 62 ans, 4 nouveaux retraités sur 10 n’occupent pas d’emploi depuis plusieurs mois ou plusieurs années (source : Agirc – Arrco).

Avec ces réformes inadaptées, les gouvernements successifs ont donc transféré une partie du déficit de la caisse retraite vers les assurances chômage et maladie tout en manquant de respect aux salariés en fin de carrière.

Par ailleurs, je rappelle qu’un ouvrier posté à une espérance de vie plus courte de 7 ans que celle d’un cadre.

Le monde ouvrier est bien loin des réformes parisiennes. Pendant 15 ans, j’ai travaillé aux côtés de ces salariés postés en 3X8. J’ai vu les difficultés et la souffrance de ces personnes âgées de plus de 55 ans (travail de nuit avec des conditions de travail difficiles, se lever à 3 heures pour prendre le poste du matin…).

Humainement et économiquement, ces salariés doivent partir plus tôt !

Le projet présenté par Marine LE PEN va dans ce sens !

Les salariés qui commencent leur carrière avant l’âge de 20 ans sont souvent des manuels avec des conditions de travail difficiles et avec des horaires de travail atypiques.

Il est logique que ces personnes puissent partir à 60 ans à condition d’avoir cotisé 40 annuités.

Il est également indispensable d’encourager les jeunes dans leur entrée dans la vie active avec des mesures significatives, notamment en limitant le recours à des contrats de travail précaires.

Concernant cette génération, Marine LE PEN présente également une série de mesures efficaces et réalistes. L’avenir de la France et de notre système de retraite par répartition dépend de ses jeunes !

D’autre part, une des priorités pour les retraités, c’est le pouvoir d’achat. Régulièrement, je rencontre des retraités qui ont travaillé 44 ans avec un salaire au SMIC. Leur pension mensuelle est d’un montant de 940€ !

Ce n’est pas acceptable. Marine LE PEN propose de revaloriser le minimum vieillesse et de réindexer les retraites sur l’inflation.

Le projet de Marine LE PEN est juste, équitable et réaliste.

Pour financer ces mesures, elle mise sur la réindustrialisation de la France, sur le localisme, sur l’arrêt de l’immigration, sur la lutte contre les fraudes, sur l’arrêt des salariés détachés qui ne payent pas de cotisation en France (500 000 aujourd’hui).

C’est ainsi que notre pays trouvera les recettes supplémentaires pour arriver à un équilibre financier : plus de salariés, ce sont plus de cotisations

Depuis 30 ans, nous avons des gouvernements résignés qui gèrent et accompagnent le déclin industriel et social de notre pays. Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Eric Zemmour proposent un âge légal de départ à la retraite à 64 voire 65 ans.

C’est donc la continuité sans tenir compte des difficultés que j’ai évoquées. Ils sont conseillés par des technocrates qui n’ont aucune expérience du terrain et de l’entreprise.

Par contre, Marine LE PEN a construit son projet avec les forces vives : des salariés, des employeurs, des économistes… Enfin, nous sommes écoutés !