19 décembre 2021

Une ambition pour notre jeunesse : « une formation, un métier »

Partager cet article

Début novembre, le président Macron lançait le « Contrat d’Engagement Jeune ». Le coût de la mesure est de 550 M€ pour 500000 jeunes sans formation et emploi. Ces jeunes de moins de 25 ans toucheront une allocation de 500 € par mois en échange d’une formation ou d’un accompagnement de 15 à 20 heures par semaine. Nos jeunes méritent mieux ! Ce contrat, une rustine sur le problème endémique du chômage des jeunes, résume le manque d’ambition et de volonté politique du gouvernement dans un domaine majeur pour notre pays, celui de l’apprentissage et de la formation. Depuis plusieurs décennies, nos gouvernements successifs ont mis en place des plans coûteux qui se sont avérés inefficaces pour résorber le chômage des jeunes. Le tort de ces gouvernements aura été de traiter le sujet uniquement par le biais de pseudo-formations sans agir sur le contexte global (immigration, entreprises, métiers, aides sociales et fiscales).

Au mois de septembre, 500000 offres d’emplois n’ont pas trouvé de preneurs sur un million à pourvoir. Pourtant des emplois sont disponibles aujourd’hui dans l’hôtellerie, la restauration, les services, le bâtiment, le digital, l’industrie et demain dans la transformation énergétique. Notre pays a plus de 3 millions de chômeurs. Sur 2,5 millions de jeunes de moins de trente ans, la plupart ne sont pas inscrits au chômage mais touchent le Revenu de Solidarité Active (RSA). Nous avons un socle de jeunes de moins de trente ans qui n’a jamais travaillé, jamais été à l’école ou formé. Le constat alarmant de cette situation est un manque flagrant de formation et de compétences. Et enfin, la générosité de notre système social ou un certain laxisme n’encourage pas à travailler ceux qui pourraient le faire.

Pourtant la France à les moyens humains et matériels pour résorber ce chômage de masse et donner un avenir à notre jeunesse. Pour atteindre cet objectif, il faut une ambition et une volonté politique. L’apprentissage et la formation doivent être une des grandes priorités du prochain président de la République au même niveau que l’Education Nationale et l’Université. Un ministre de l’apprentissage et de la formation pilotera le chantier « une formation, un métier » avec la contribution des acteurs concernés : Education Nationale, Pôle emploi, collectivités territoriales, organismes de formations, chambres des métiers, entreprises… Les collégiens et jeunes chômeurs seront évalués avant d’entamer un parcours de formation adapté. Les collégiens dès 14 ans pourront intégrer un cycle d’apprentissage. Un état des lieux national des métiers nécessaires à court et long terme sera tenu à jour régulièrement. Cette étude permettra d’identifier les métiers à pourvoir et la mise en œuvre des parcours de formation. La réactivité des pouvoirs publics et la mobilité des candidats à la formation seront prépondérants pour la réussite du chantier. Les jeunes seront incités à rentrer dans ce processus de formation grâce à des aides financières et matérielles. De même, les entreprises engageant un jeune en formation seront aidés fiscalement. Mais cela restera insuffisant pour la réussite du chantier. En outre, une attention particulière sera apportée à la valorisation des métiers manuels. Le travail sera mieux rémunéré que l’inactivité ; les aides sociales et les indemnités de chômage seront mieux ciblés et octroyés essentiellement à ceux qui sont en incapacité de travailler. Enfin, l’immigration économique sera sous contrôle et permise seulement à certains métiers spécifiques nécessaires à la compétitivité de nos entreprises.

Le chantier « une formation, un métier » ne pourra réussir que si l’Etat en est le maître d’oeuvre et en progressant nettement dans la qualité de l’apprentissage-formation, la valorisation des métiers, une meilleure rémunération du travail et la fin de l’immigration. La réussite du projet reposera aussi sur le respect du contrat gagnant-gagnant entre l’Etat et l’apprenant, lequel devra sortir du processus de formation avec une qualification et un METIER. Nous ne pouvons pas accepter en France que notre jeunesse soit dans la déshérence alors que des centaines de milliers d’emplois sont à pourvoir. C’est une question de volonté politique et de méthode. Notre devoir est de redonner à notre jeunesse un espoir, un avenir et une place dans la société.

Partager cet article sur les réseaux sociaux